Il y a quelques années, j’ai écrit un article dédié au stockage / archivage de mes photos. Ici je vais vous proposer un complément un peu plus « dense » qui détaille mon workflow photo actuel, fin 2021 : comment j’importe, je traite mes photos, et comment je les archive.
Je vous encourage quand même à lire d’abord mon article de 2018, car ya encore quelques bons éléments toujours d’actualité.
Lightroom est la pierre angulaire de mon travail
Mon outil principal est toujours Lightroom, dans ses différentes versions. J’ai un abonnement « Formule Photo » qui intègre 1To de stockage dans le cloud (important pour mon workflow photo…) et les différentes versions de Lightroom & Photo (iPad, iPhone, Mac, Chromebook…). Cet abonnement est cher (24 euros… par mois) mais vu les avancées récentes des outils d’Abobe, je ne le regrette pas (trop). A chaque mise à jour, de nouvelles fonctions puissantes sont ajoutées et je prends vraiment plaisir à utiliser ces outils au quotidien : ça marche, c’est efficace, ça ne plante pas.
Le cloud 1To ne me sert pas à l’archivage, car j’ai évidemment plus de 1To de photos depuis le temps… C’est cependant la zone tampon qui me sert au travail d’importation, tri, développement et partage. Une fois que le travail est terminé, les photos seront enlevées du cloud Adobe.
Ce cloud me permet un truc que je trouve absolument indispensable : travailler sur plusieurs appareils, en même temps et selon le contexte. Par exemple, je suis en vacances, je peux importer toutes mes photos depuis l’iPhone & sa connexion 4G/5G. Ensuite trier les photos sur l’iPad (plus grand écran) et terminer le développement sur une Chromebook ou mon Mac Mini à mon retour à la maison. Ce côté multi-device n’est possible que grâce à ce cloud qui centralise l’original de mes photos (= les RAW), et qui permet leur accessibilité depuis tous les appareils. Bref, c’est cher, mais c’est pratique ; je ne peux difficilement m’en passer maintenant que j’y ai gouté.
Mon workflow photo : import
Après un shooting photo avec mes appareils Fuji, ou mon iPhone, le premier truc à faire c’est d’importer les photos originales sur le cloud Adobe. Pour ce faire , j’ai 2 options : soit je fais ça en mobilité (et il me faut une connexion 4G/5G), soit je fais ça chez moi et j’upload tout en wifi…
Pour avoir les RAW dispo partout & tout le temps, il faut obligatoirement utiliser Lightroom CC (et pas Lightroom Classic) pour la tâche d’importation. Du coup, on peut utiliser au choix: Lightroom sur iPhone (pratique, ya la 4G/5G), sur iPad / Chromebook ou même sur Lightroom CC sur le Mac M1.
J’importe les photos dans 2 collections: soit une collection « import iPhone » pour mes photos prises à l’iPhone, soit une collection « import » pour les photos prises avec les Fuji. Ca me permet de ne pas tout mélanger (initialement j’avais même des collections « import X-T3 », « import X-E4 » mais ça n’était pas si utile de tout séparer). Une fois l’import réalisé, Lightroom va mettre à jour ces collections sur tous les appareils connectés à mon compte Adobe, avec une version la plus complète (= les fichiers RAW).
Si l’import est fait via « lightroom classic », j’ai remarqué que seule une version « aperçu dynamique » ne sera disponible sur les cloud Adobe, ce qui peut réduit drastiquement la place prise dans le cloud mais qui posera un souci à l’exportation et au traitement. De plus, 1To d’espace, c’est large, autant en profiter pour avoir la meilleure version de mes fichiers.
Dernière étape de l’importation : le tri rapide des photos. Je créé d’abord une nouvelle collection nommée « 2021 11 01 – photos baptême » par exemple, qui va me servir de dossier de travail et dans lequel je déplace les photos issues du dossier « import ». Je supprime ensuite les photos ratées ou floues, je vire les rafales inutiles… Pour ce faire j’utilise les raccourcis clavier pratique (sur iPad) : X , U, P. Ca permet de marquer les photos à jeter rapidement. Une fois ce tri réalisé, je n’affiche que les photos rejetées, je fais un check rapide, et j’efface direct. Ma collection « import » (ou « import iPhone ») n’aura donc plus que les photos à traiter / garder et j’économise un peu de temps pour le développement à venir ensuite. A noter que cette phase de tri est elle aussi réalisée sur tous les appareils (mobiles ou fixe) sans aucun problème ou limitation : ça marche aussi bien sur un petit iPhone ou un Mac !
Mon workflow photo : développement
L’étape deux, la plus longue, c’est le développement de mes photos. Je parle de développement et pas de retouche, car je considère que les opérations que je fais sur mes photos ne modifient pas le contenu de la photo (j’ajoute ni n’enlève pas de sujet de la photo, je n’utilise que très peu Photoshop au final). Les activités principales du développement seront d’appliquer des effets Fuji, changer les paramètres de base de la photo (exposition, contraste…), voir d’appliquer des éléments de masquage (dégradé linéaire ou radial), ou même de modifier les paramètres de colorimétrie (passage en noir & blanc, changement des courbes de colorimétrie pour donner un style à la photo). Le développement consiste aussi à recadrer la photo, régler son horizontalité, voire les déformations liées à l’objectif (quand on est sur un grand angle, on a tendance à vouloir remettre droite les lignes qui sont obliques…).
Pour faire ce développement, encore une fois je peux faire ça depuis un iPhone (si je suis pressé, que je suis en mobilité). Le résultat n’est, en général pas optimal car l’écran de l’iPhone ne permet pas de juger efficacement le rendu. Ca suffira cependant si je veux partager rapidement sur Instagram.
En général, cette phase de développement, je la fais sur iPad ou sur le Mac. Sur iPad, j’utilise Lightroom CC et le stylet pour être plus précis. C’est confortable, ultra rapide grâce à la puce M1 de mon iPad Pro. Sur le Mac Mini je vais avoir tendance à préférer Lightroom Classic, qui me semble bien plus complet et agréable à utiliser sur mon grand écran & avec une souris (voir la console Loupedeck).
Mon workflow photo est toujours un peu identique: je vais aller sélectionner 1 ou 2 photos principales de la série que je suis en train de développer et passer du temps sur celles ci. Une fois satisfait du résultat, je vais appliquer les paramètres de développement à la série entière (Ctrl C -> Ctrl V en gros) afin d’avoir une cohérence sur la série complète. Evidemment, chaque photo sera ensuite développée 1 par 1 afin d’adapter les paramètres de luminosité au contenu de la photo.
Pendant cette phase de développement, je continue évidemment aussi à trier / effacer les photos inutiles. Et je termine cette phase par l’export des photos développées, triées et proprement cadrées. Cet export se fait en général via le Mac Mini & Lightroom Classic : les paramètres d’export (définition/résolution) sont plus précis & plus nombreux sur cette version de Lightroom. J’ai aussi la possibilité de créer différents profils d’export pour les appliquer à nouveau.
En général, j’ai 2 types d’exports : ceux destinés au blog, avec des paramètres adaptés à la vision des photos sur une page web… et ceux destinés à instagram, avec évidement des paramètres spécifiques à ces photos au niveau format & résolution. Dans les 2 cas, les photos sont exportées dans des répertoires spécifiques, temporaires (j’effacerai ces exports). Dans d’autres cas, il m’arrive d’utiliser des paramètres adaptés à des besoins spécifiques, comme par exemple l’export d’une photo à imprimer en grand format, ou à transmettre à un tiers.
Mon workflow photo : archivage
Une fois que le travail photo est terminé (= article du blog publié, album photo imprimé, photos publiées sur instagram etc…), je n’ai pas besoin de conserver indéfiniment les photos sur le cloud Adobe. Je prends donc mes collections (celles nommées « 2021 11 01 – xxx ») et je les copies sur mon disque dur physique du NAS (si vous voulez les références, faut aller voir dans la page A propos du site) en utilisation Lightroom Classic. Seul ce logiciel me permet de passer d’une collection 100% cloud à un répertoire photo stocké en local sur un disque (réseau ou non), tout en gardant l’historique du développement. Mes RAW + les paramètres lightroom sont donc déplacés sur un disque dur qui m’appartient et que serai seul à posséder à la fin. Il m’arrive aussi de faire un export en JPEG des photos RAW, afin de garder une version « développée » de la photo originale. Ca prend plus de place mais ça permet de s’assurer qu’en cas de plantage de la base de donnée Lightroom (corruption…), j’aurai toujours une version développée de mes photos (les « belles » photos quoi).
En général, je garde 1 an d’historique dans le cloud Adobe ; en ce moment j’efface donc les collections qui sont nommées « 2020 xx xx – xxxxx » de mon espace cloud. Ca me permet de retrouver des photos relativement anciennes si je veux les repartager rapidement par exemple.
Petit détail sur l’archivage de mes photos… Le NAS n’est pas la seule et unique version des photos que je garde. J’ai aussi une synchronisation avec Amazon Glacier, un service de back-up en ligne ; Amazon Glacier ne coute pas très cher. Le synchro se fait en temps masqué (la nuit), ce qui est toujours pratique…. Et si un incendie détruit mon NAS j’aurai toujours la possibilité de récupérer les données chez Amazon Glacier !
Conclusion et bonus
Voici en gros, le workflow que j’utilise lorsque je shoote, développe, exporte et archive mes photos. Ce n’est pas vraiment compliqué (ni malin) mais ça permet à certains de comprendre un peu plus pourquoi je vante fortement les mérites du Creative Cloud & de Lightroom autour de moi.
Pour terminer, je voulais mentionner aussi un petit truc & astuce sympa offert par l’abonnement Adobe Photo que je possède : Adobe héberge aussi un portfolio de quelques belles photos que j’apprécie, et tout ça directement via le cloud Adobe : j’ai créé 6 ou 7 collections que je partage ensuite sur le service Adobe Portfolio et qui sont directement visibles par tout le monde dans une mise en page simple, qui laisse clairement de la place à la visualisation de la photo, et rien de plus.
Voila, j’arrive donc à la fin de cet article un peu technique mais qui m’a beaucoup plu à écrire. J’espère que tout vous semblera clair, et n’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires de cet article ! Et n’hésitez pas aussi à proposer votre propre workflow photo !
Bonjour Niko
Très intéressant Niko ton workflow. Je me cherche pas mal en ce moment pour avoir un process simple et efficace.
J ai 2 questions.
J’avais lu sur le site Adobe que Lightroom CC et Classique cohabitent mal sur des bibliothèques cloud et visiblement tu y arrives… par quel moyen accèdes tu au cloud sous Classique ?
Récemment, dev lars 2024, adobe disait qu il supprimait le service stockage cloud excepté pour les abonnements pro…. Cela ne remet il pas en question ton workflow ?
Merci de tes réponses et temps. Le workflow un sujet souvent négligé et tellement important à caler pour profiter pleinement ensuite pour faire de la photo !
Hello et merci pour ton retour !
Concernant la cohabitation, ça marche bien , mais je t’avoue que parfois il faut forcer un peu la synchro sur Adobe Classique. La sync du cloud ne se lance pas systématiquement au démarrage du soft.
Ensuite je n’ai pas suivi les news sur l’histoire du cloud , et si c’est le cas je pense que je changerai d’abonnement… le seul intérêt que j’ai à payer si cher , c’est ce fameux cloud de 1to avec lequel je fais tout mon traitement et je garde la dernière année de shootings dispo, au cas où …
Salut, super article (rare sur le sujet !), j’ai basculé il y a 2 ans sur iPhone et puis maintenant avec un iPad Pro (top !). Bon par contre je suis plutôt perdu vs l’usage que j’avais de Lightroom Classic sur mon PC…je m’explique, par exemple je rentre de voyage, j’ai shooté avec mon Canon R6 (Top !!!) et mon iPhone. Au final, je souhaite travailler mes photos du voyage ensemble. Le problème que j’y trouve avec Lightroom CC :
1 – j’ai mis les photos du R6 sur un dossier Fichier sur iCloud et j’ai créé un album sur la galerie pour les photos de l’iPhone
2 – j’ai créé un album dans Lightroom CC et importé les photos depuis le dossier Fichier et la galerie
3 – je sélectionne les photos que je veux travailler, celles que je garde sans vouloir les travailler et celles que je veux supprimer
4 – (premier couac !) je veux supprimer les photos « à supprimer », ça marche sur l’album Lightroom mais rien ne se passe dans la galerie iPhone et dans Fichier, sur Lightroom Classic, les photos étaient supprimées aussi sur les disques durs
5 – Après avoir travaillé mes photos (simple réglages et recadrages), si j’exporte vers la galerie, je vais avoir les photos iPhone en double, comment gérer ce problème ?
Et pour finir quelques questions en vrac !
– Pourquoi Lightroom CC ne propose pas comme sur Ligthroom Classic d’empiler les formats RAW et JPEG d’une même photo ?
– Lors des exports des photos faites avec l’iPhone, je perds la localisation, normal ?!
Super article ! Merci pour ces explications très claires, jusque dans les visuels d’illustration. Je suis utilisateur de Lightroom 6 depuis de nombreuses années et je viens de basculer dans le système CC (Lightroom Classic CC sur iMac et Lightroom CC sur iPhone et iPad Pro). J’ai bien perçu l’intérêt du workflow que tu décris, mais jusque là ce n’était pas très clair pour moi. Il me reste toutefois quelques questions pour préciser le processus :
– comment supprimer les photos marquées sous Lightroom CC ? sur Lightroom Classic : Menu Photos/Supprimer les photos rejetées ou raccourci Cmd + retour suppression. Quid sous Lightroom CC ? ça paraît basique, mais je n’ai pas compris comment faire (la suppression, la marquage c’est bon).
– si j’importe mes photos depuis la pellicule iPhone dans un album import iPhone sous Lightroom CC, je pourrai traiter ces photos en résolution originale sous Lightroom Classic et Lightroom CC (car elles seront stockées sur le cloud). Une fois les photos traitées (retouches, tri, …), quel est le meilleur processus à suivre pour archiver sur disque dur les photos présentes sur le cloud ? déplacer manuellement les photos depuis la collection, … ?
Mon objectif est de travailler au maximum avec mon iPad Pro (tri, retouches) et de basculer sur Lightroom Classic pour affiner et pour stocker sur disque dur. Le cloud n’a pour moi que 2 utilités : stockage tampon des photos à traiter et stockage des collections/albums que je veux présenter via mon iPad Pro.
Je suis preneur de conseil si je fais erreur dans mon raisonnement.
Merci 🙂
PS : je vais consulter les autres articles, je suis aussi possesseur d’une TM3 LR.
Salut ! Déjà merci pour ce commentaire, ça fait plaisir de voir que mes articles sont lus !
Je vais essayer de répondre à tes questions, mais c’est pas forcément évidemment de faire ça en texte… surtout sur des histoires d’interface Lightroom.
– pour supprimer marquée une photo de Lightroom « cloud » , il y a 2 options accessibles via un clic droit (ou un menu sur iPad) : supprimer de l’album / supprimer. Si tu supprimes de l’album, la photo restera dans ton « cloud » (soit en vrac, soit dans un autre album). Au préalable il faudrait « filtrer » les photos masquées pour justement n’afficher que les photos qui ont été indiquée comme « à jeter ».
– pour la phase d’archive, tu soulèves un point important : pour archiver « en dur » mes photos sur un disque, je passe par Lightroom classic, qui me permet de retrouver mes albums du cloud, et de faire un « glisser déposer » vers un répertoire physique de mon disque dur. Ainsi les photos se retrouvent à 2 endroits : une version sur le cloud et une version sur un disque local. Je pense que ton explication est en ligne avec ce que je fais chez moi… et je te confirmes que le cloud de Lightroom est pour moi aussi une zone tampon de travail. Au bout d’un moment, je supprime les photos du cloud pour ne garder que les albums lightroom classic.
A bientôt sur le blog ou sur les réseaux sociaux ! Tu peux aussi rejoindre l’espace Discord pour des discussions en direct sur lightroom et la photographie 🙂
Très bon article ! justement, je délaisse mon XT2 depuis des mois et des mois, et je suis vraiment porté argentique et maintenant photo anamorphic sur iphone, et seul l’ipad me manque pour être vraiment à l’aise… avec cette lecture, je me laisserai bien tenter par ce workflow, car lightroom sur iphone ça devient limite la longue.
merci pour ton commentaire ! Tu shootes avec quelles objectifs avec ton X-T2 ?